J’ai volé un jour

Synopsis de la pièce

Vladimir essuie un coin de table, règle son horloge, s’attèle à la rédaction d’une lettre, change d’avis, et essuie de nouveau le coin de table. Depuis qu’il a décidé de ne plus sortir de chez lui, ses journées ont peu à peu pris la forme des objets qui l’entourent. Son monde s’est bâti sur la certitude que toutes ces petites incantations maladroites, ces refrains, sont autant de cycles qui le protègent, par leur incessante répétition à l’identique, de tout changement, réalisant ainsi le parfait immobilisme.

Mais cette méticuleuse organisation personnelle est sans cesse perturbée par les inévitables interférences avec le monde extérieur, qui se manifeste par des allées et venues incessantes dans la cage d’escalier de l’immeuble. Ces traces de vie qui filtrent par ses murs marquent les limites de sa logique. Elles sont autant d’intrusions imprévisibles qui brisent sa solitude et lui rappellent la présence de l’autre.

Loin de la certitude qu’il affiche, Vladimir apparaît alors comme un personnage déchiré entre son désir d’éternité et l’angoisse que provoque le vide dont il s’entoure. Quelqu’un qui, à force de vouloir exister sans l’autre, se retrouve dépourvu de toute consistance. Quelqu’un qui vit contre lui-même.

L’imaginaire, lieu de passage

« J’ai volé un jour… » est né du désir de mettre en relation intime la danse, la musique, théâtre et le cinéma et de faire naître une véritable unité esthétique et narrative. Il nous fallait pour cela un lieu de rencontre assez vaste pour permettre l’expression de chacun. Nous avons choisit un lieu de passage, l’imaginaire.

Ce projet de création s’est ainsi construit autour d’un personnage unique. Au cours du spectacle, se dévoilent progressivement les motifs changeants de son imaginaire, qui se dessinent, au-delà des paroles prononcées, à travers les différentes formes d’expressions artistiques.

Ainsi, la performance théâtrale est posée scénographiquement en intermédiaire, l’idée étant de suggérer un au-delà des apparences. L’image, la danse et les constructions instrumentales sont une plongée dans l’univers intime du personnage.

Avec

Rozenn Jacon : Chorégraphie
Gilles Bailly : Percussions – Interventions sonores
Dacha : Piano – Percussions
Vladislav Galard : acteur – musicien
Julien Hadey : Batterie
Bertrand Leclerc : Basse – Guitare
Benjamin Silvestre : Interventions visuelles

Mise en scène : Benjamin Silvestre et Dacha

Textes, films, musiques et chorégraphies : Compagnie Naïma

Création compagnie Naïma, 2000